Sulawesi 2018

Sulawesi 2018

Jour 0 : Arrivée à Makassar, rencontre avec notre guide Topik

Nous sommes arrivés à Makassar le dimanche 29 Avril au soir, après un long vol ( plus de 24h) mais sans encombre. Nous rencontrons notre guide pour toute la durée du Séjour en la personne de Topik. Le premier contact est chaleureux et confirme tous les bons commentaires que nous avions lu sur lui! Il parle très bien français et ça nous rassure! Ensuite direction l'hotel Grand Town situé à Makassar non loin de l'aéroport pour une bonne nuit de sommeil avant le grand départ le lendemain matin. L’hôtel vient d'ouvrir et pourtant il y règne une atmosphère complètement kitch avec des statues d'anges, de grands (faux) tableaux tout en dorures, et une musique d’ascenseur diffusée dans tout l'hôtel.  Mais pour une nuit c'est parfait: il y a la clim, le wifi, la chambre est immense, et il y a même de l'eau chaude (ce que nous n'aurons pas souvent par la suite...).

Jour 1: De Makassar vers la petite île de Pulau Butungan

Après une bonne nuit de sommeil, nous retrouvons Topik pour faire le point sur l'itinéraire et partons faire quelques emplettes à Makassar avant le départ. Nous achetons notamment de la bière, très difficile à trouver sur toute l'île et très cher comparé aux autres biens de la vie courante (une grande bière coûte à peu près le prix de deux repas! Entre 40 000 et 50 000 IDR). Makassar est la plus grande ville de Sulawesi du Sud. La ville n'est pas très belle, il y a beaucoup de circulation , et c'est franchement sale! On découvre par la même occasion la façon de conduire Indonésienne, c'est à dire klaxon à gogo! C'est simple ils klaxonnent pour tout: pour doubler, pour prévenir qu'ils arrivent, ou tout simplement pour frimer :D Et oui là bas avoir une voiture c'est un grand luxe, alors ils veulent le faire savoir haha. D'ailleurs le prix des voitures est très élevé! Celle qui nous transportera pendant près de deux semaines est très confortable, spacieuse, bien qu'un peu tape-cul du fait de la mauvaise qualité de ce qu'ils appellent "route" (comprenez chemin de terre parsemé de nids de poules :P).

Nous partons donc direction le nord par des routes bordées de rizières. Au détour d'un petit village de campagne, nous croisons un assemblement de villageois. Topik nous explique qu'il s'agit d'un mariage, reconnaissable au fait qu'il y a une branche de cocotier sur la maison. Nous nous arrêtons pour aller voir, et ils nous invitent spontanément à participer à la fête. Les gens sont incroyablement gentils et accueillants, c'est la première fois qu'ils voient des "blancs" et ils demandent tous à être pris en photo avec nous. Topik nous explique que c'est un mariage "simple", ce sont des familles pauvres et qui pourtant nous offrent à manger et à boire. Nous mangeons par politesse, mais il doit faire dans les 45 degrés dans la maison, et l'odeur des têtes de poissons n'ouvre pas vraiment l'appétit :D (pourtant on disait 5 min avant dans la voiture qu'on commençait à avoir faim... ;P). Les mariés sont en costume traditionnel, autant dire qu'on a du mal à comprendre comment ils font pour ne pas fondre sur place! Surtout qu'on nous explique qu'ils doivent rester sans bouger, sans aller aux toilettes pendant plus de 8 heures et cela pendant deux jours... chapeau!

Après cette escale nous repartons jusqu'à arriver aux abords d'une rivière magnifique avec des rochers impressionnants, héritage d'une éruption volcanique ayant eu lieu des milliers d'années auparavant. Le lieu s'appelle Rammang - Rammang. Nous grimpons à bord d'une barque au moteur et à la stabilité incertains. Nous traversons des étangs jusqu'à atteindre une petite grotte jonchée de stalactites, éclairée par la seule lampe torche d'une habitante venue nous montrer le lieu. La chaleur est étouffante, surtout dans la grotte, la montée est abrupte et le chemin étroit, boueux et glissant.  A la descente nous faisons une pause bien méritée et dégustons goulûment une noix de coco fraîche, pleine d'eau de coco, que vient de nous ouvrir une habitante... un délice.

Nous continuons notre route et nous arrêtons au marché aux poissons local pour acheter des gambas que nous ferons cuir le soir même en arrivant sur l'île. A la descente de voiture l'odeur est... saisissante :D. les poissons sont posés sur des bâches à même le sol, parfois au soleil...  la chaîne du froid faut oublier :P. On s'arrêtera aussi au bord de la route pour acheter des "pamplemousses", qui sont ceux qu'on trouve parfois dans les magasins en France, de grande taille, avec une peau très épaisse. Succulent!

En fin d'après-midi nous arrivons finalement au petit ponton en bois approximatif où nous embarquons dans le bateau qui nous emmène sur la petite île de Pulau Dutungan. Le coucher de soleil est magnifique, et nous sommes immédiatement sous le charme en arrivant et en découvrant notre petit bungalow, à quelques mètres d'une plage de sable blanc et d'une eau transparente. C'est très simple, pas d'eau chaude, pas de wifi, des trous dans le sol en bois, mais un charme fou! Et surtout on a la clim!

Vidéo jour 1:

Jour 2 - Belle île en mer de coraux

Nous nous réveillons en pleine forme et sous un magnifique soleil.. cette île est un petit paradis perdu. Nous sommes les seuls clients, et là encore les quelques locaux que nous croisons sont étonnés de nous voir et nous arrêtent pour des selfies :D.

Après un rapide petit déjeuner nous partons en mer à bord d'une pirogue de pêcheur, minuscule et pas franchement rassurante vue de loin, mais en fait plutôt stable. Nous naviguons au bruit du "tchouk tchouk tchouk" du petit moteur, et nous arrêtons à plusieurs endroits pour faire du snorkeling. La beauté des coraux est saisissante, il y en a partout, de toutes les couleurs et de toutes les formes. Pas énormément de poissons par contre du fait de la faible profondeur. Nous nous arrêterons ensuite pour faire un petit pic-nique à l'ombre sur une toute petite île non loin.

Nous rentrons avec de belles images plein la tête, et en approchant de notre île nous commençons à entendre de la musique :O . Et oui, Topik nous explique que c'est un jour férié, et notre île est envahie de locaux qui s'adonnent à leur passe-temps favori... le KARAOKÉ. Sauf que bon, faut savoir que l'Indonésien aime la musique forte, d'un volume équivalent à celui d'une rave partie en France... On peut dire que ça tranche avec la tranquillité des lieux! En fin d'après-midi - après que le karaoké se soit terminé... - nous retournons nous baigner, ce coup-ci sur la plage en face du bungalow. Les fonds marins sont au moins aussi beaux que ceux que nous avions vu plus tôt, et les poissons y sont plus présents.

Arrivé le soir, nous sommes invités à aller dîner dans la maison de la famille du pêcheur. La maison est très belle, spacieuse, et là encore nous sommes très bien accueillis. Nous mangeons copieusement et discutons autour d'un café avec la famille. C'était un beau moment de partage, exactement ce que nous étions venus chercher en Sulawesi.

Vidéo jour 2:

Jour 3 - Direction Tana Toraja

Après un petit-déjeuner local (riz rouge frit et œuf, accompagné du traditionnel café à la turque), nous partons de notre petit île et croisons un groupe d'enfants. Ils viennent avec leur école pour faire un cours de natation! Nous prenons beaucoup de photos avec eux et avons le cœur serré au moment de partir... On l'a beaucoup aimé notre île :D.

Nous reprenons la voiture direction le nord vers pays Toraja. Sur la route nous nous arrêtons au marché de Pare-Pare ( la ville est donc encore cassée... parce qu'elle est pas réparée :D :D :D - blague de Fabien, à laquelle le guide a fait semblant de rire :P). Le marché local est grand, il y a toutes sortes de fruits, légumes, épices, poissons rouges ;D. Il est difficile de circuler entre les demandes de selfies, les gens qui nous abordent, et les fils des tentes adaptés à la taille moyenne indonésienne - bien plus bas que nos 1m80 à tous les deux :D.

Au début de l’ascension montagneuse vers le pays Toraja, nous faisons une pause déjeuner dans un restaurant local avec une vue panoramique sublime.

Puis nous finissons par atteindre dans l'après-midi les portes de Tana Toraja, avec leurs emblématiques structures en forme de cornes de buffles (ou de bateaux).

Notre guide a la bonne idée de nous arrêter dans une petite coopérative locale, qui récupère les produits destinés à l'export, principale source de revenus de la région. Nous découvrons des gousses de vanilles à l'odeur incroyable, des bâtons de cannelle d'un mètre de long, des fèves de cacao, du poivre, et en achetons un peu à des prix défiants toute concurrence! Par exemple 5€ le kilo de poivre noir contre plus de 50€ en France.

Nous arrivons à notre hôtel (Torsina) situé à Rantepao une petite heure plus tard et découvrons avec bonheur un endroit magnifique, avec une vue à couper le souffle sur les rizières et les montagnes, une jolie piscine, et une chambre spacieuse avec la totale: wifi, eau chaude et clim! (Ce sera la dernière fois :P).

Vidéo jour 3:

Jour 4: Tana Toraja, pays de traditions

Petit point sur les traditions des Torajas:

Dans la voiture Topik commence à nous expliquer les coutumes et traditions du Pays Toraja. Pour faire simple et parce qu'il y aurait trop long à vous raconter ici, on peut dire que les habitants de cette région ne vivent que pour préparer leur mort. Leur but est d'accumuler des richesses afin de sacrifier un maximum d'animaux lors de leur cérémonie funéraire. Ces sacrifices ont pour but d'assurer leur passage au paradis. Ils sacrifient 3 animaux: les buffles, les cochons et les coqs. Les buffles sont les plus sacrés et coûtent une véritable fortune: de 3000€ pour un buffle "simple" à plus de 60 000€ pour un buffle albinos aux yeux bleus et aux cornes majestueuses (communément appelé le buffle Mercedes, en lien avec le prix...). Ces buffles sont censés ouvrir les portes du paradis avec leurs cornes. Pour une grande cérémonie, il leur arrive de sacrifier plus de 100 buffles... Imaginez le massacre. Avant leur sacrifice, ces buffles ne travaillent évidemment pas et passent leur temps à brouter paisiblement dans les champs et les rivières sans savoir ce qui les attend. Etant donné les prix exorbitants, les habitants ont trouvés une ...solution. Ils s'endettent tous les uns les autres. L'oncle du mort va par exemple donner 3 buffles que les enfants du défunt n'aura pas pu payer. Du coup les enfants devront à leur tour lui donner 3 buffles au moment de la mort de cet oncle... Donc tous les habitants sont endettés dès leur naissance. De plus, étant donné qu'une cérémonie met beaucoup de temps à être organisée, et qu'il faut parfois plus d'une décennie à la famille pour réunir la somme nécessaire, les morts sont -en attendant- conservés dans la maison familiale, et ne sont pas considérés comme morts mais comme malades jusqu'à la cérémonie. La famille s'en occupe, les lave, leur parle, et essaye tant que possible d'atténuer l'odeur. Une fois la cérémonie terminée, le mort est placé dans un caveau familial, et les familles nobles font faire des poupées à l’effigie du défunt qui sont placées à la vue de tous, souvent dans des emplacements creusés dans la roche. A noter aussi que des cérémonies sont également organisées pour les crémaillères de rénovation des maisons traditionnelles, et que là encore ils procèdent à de nombreux sacrifices, mais cette fois pas de buffles, mais toujours les cochons et les coqs.

Après une bonne nuit tout confort, nous retrouvons Topik qui a réussi à trouver une cérémonie funéraire (plus difficile à trouver à cette période de l'année, car la plupart ont lieu l'été entre Juillet et Août). Après une jolie route bordée de rizières, nous arrivons sur place. A la sortie de la voiture, on est tout de suite alerté par l'odeur particulière, mélange de poils de porc brûlés au chalumeau, de feu de bois et de viande qui commence à gâter au soleil. Les hurlements des cochons ligotés viennent finir le tableau. Au centre se trouve une place sur laquelle tous les animaux sont sacrifiés et découpés ensuite à la hache. Autours ont été installé des constructions temporaires en bambou qui accueillent la famille du défunt venue assister à la cérémonie. Au micro une personne annonce les animaux sacrifiés et les personnes les ayant amené (et note donc aussi les dettes...). Dans un petit hall à coté les femmes préparent le repas dans de grandes marmites. Notre guide nous a trouvé une place parmi la famille et nous buvons le café avec une vieille dame qui chique du tabac et qui nous explique que c'est bon pour les dents (alors qu'il ne lui en reste que deux :D).

Autant dire que cette expérience nous a particulièrement remué. On a beau se dire que c'est une autre culture, qu'on ne peut pas juger, et qu'on est hypocrite parce que nous aussi on mange de la viande... bah ça ne laisse pas indifférent. Laila était particulièrement affectée, raison pour laquelle nous avons par la suite "allégé" le programme en matière de cérémonie. Elle a préféré passer du temps avec les enfants là encore surpris de notre présence et rigoler pour éviter de penser au massacre qui avait lieu à quelques mètres de là.

Nous partons ensuite pour visiter des villages Torajas reculés. Nous trouvons les emblématiques constructions en forme de cornes de buffles. Certaines maisons ont d'ailleurs des cornes de buffle exposées devant l'entrée. Topik nous explique que les habitants ont le droit d'exposer une corne pour chaque 25 buffles sacrifiés... quand on tombe sur des maisons où il y en a près d'une centaine, on a du mal à imaginer la scène.

Nous passons également par l'arbre aux bébés. Dans la culture Toraja, tant que le bébé n'a pas de dents, il ne peut pas avoir de cérémonie funéraire. Du coup, ils placent les corps dans le tronc d'un grand arbre... Mais c'est semble-t-il une pratique de moins en moins courante.

Ensuite, nous sommes allés voir ces fameuses falaises creusées dans la roche et les poupées des nobles décédés.

A la suite de quoi nous avons fait une jolie marche (pour nous changer les idées) dans les rizières, et avons essayé le costume traditionnel.

Après un petit repas (et une bière fraîche bien méritée) cher et pourtant de mauvaise qualité, mais avec une vue sublime sur les rizières, nous faisons le point avec notre guide pour lui faire part de notre malaise et de notre souhait d'éviter les cérémonies. Nous nous dirigeons vers l'hôtel de Rantepao après nous être arrêtés dans un petit marché local pour goûter le fameux durian! Nous en avions entendus parler avant de partir. Ce fruit est connu pour son odeur très forte, qui fait qu'il est absolument interdit d'en transporter dans les voitures ou d'en ramener dans les hôtels :D. Alors oui on est d'accord, ça sent pas franchement bon, mais c'est loin d'être insoutenable, c'est moins fort en goût, et surtout c'est quand même bien hypocrite pour un français de dire que ça pue comparé à la longue liste des fromages français biens puants mais bien bons ;P.

Vidéo jour 4:

Jour 5: Trek dans les rizières Torajas

Au réveil, nous faisons la mauvaise découverte de l'apparition de nombreuses plaques rouges et qui démangent fortement (en plus des petits maux de ventres :P). Merci Google, on arrive à identifier qu'ils s'agit de crises d'urticaires, réaction allergique sans doute liée à l'eau et/ou alimentation. C'est juste immonde, ça fait des cloques, ça se répand, bref pas la joie ;D. Heureusement que Laila a eu la bonne idée de prendre une trousse à pharmacie avec des anti-histaminiques! Bref ça va c'est moche mais c'est pas handicapant.

Nous partons dans la bonne humeur en voiture pour un lonnnnnng périple pour atteindre 1500m d'altitude. Le chauffeur s'est perdu plusieurs fois, et les routes sont à la limite du praticable! On est secoués comme des sacs à patates pendant près de deux heures, avant d'arriver enfin au point de départ de notre trek, dans un coin magnifique et sous un beau soleil. Nous déjeunons rapidement dans un petit restaurant local (traditionnelle bière ;p), et commençons notre balade. Les paysages sont à couper le souffle, et nous nous arrêtons ici et là pour découvrir la grande variété de plantes: cacao, bambous géants, café etc... Nous passons par un petit village où les femmes tissent les habits traditionnels en coton. Bref un trek enrichissant, tant au niveau des panoramas que de la faune et de la flore.

Nous rejoignons en fin d'après-midi notre hôtel et décidons ( du fait de nos allergies...) d'y manger. Le repas était très bon, nous avons dégusté un plat traditionnel préparée dans un bambou avec de la citronnelle et des épices. A noter que nous devions à la base finir le trek par une nuit chez l'habitant dans la montagne. Mais Topik nous ayant expliqué que dans la maison où nous devions dormir se trouvait un mort qui attend (calmement...) sa cérémonie, Laila a préféré éviter :P

Vidéo jour 5:

Jour 6: En direction du lac Tempé

Après une bonne nuit - quoi que souvent dérangée par les démangeaisons :P - nous avons pris la route vers l'Est en direction de Palopo. Nous nous sommes comme à notre habitude arrêtés à plusieurs reprises pour observer les plantations locales (notamment les clous de girofles) et avons fait une halte dans une petite échoppe avec un panorama magnifique et dans laquelle une dame très gentille vendait des spécialités locales sucrées délicieuses à base de noix de coco.

A l'arrivée à Palopo (une grande ville assez propre et située au bord de la mer), nous passons par le port et Fabien grimpe à bord d'un bateau de pêche très original: c'est un trimaran avec des filets de pêche et de puissantes lampes partout. Dans la nuit ces bateaux s'éclairent de mille feux pour attirer les poissons et les piéger dans leurs filets. C'est pour le moins rudimentaire à l'intérieur, surtout quand on sait que les pêcheurs partent pour 6 mois en moyenne...

Puis nous nous arrêtons dans un petit village de tisserands en soie, technique importée par des ouvrières thaïlandaises, qui travaille habilement sur un métier à tisser en bois en faisant virevolter la navette.

Après de longues heures de route, nous finissons par arriver à Sengkang, ville située aux abords du lac Tempé. Nous embarquons à bord d'une pirogue de pêcheur qui sillonne les canaux et nous amène jusqu'à un petit village flottant de toute beauté. Nous découvrons alors ces petites habitations rudimentaires mais pleines de charme et prenons un petit goûter de beignets de bananes en admirant le paysage. Le retour est encore plus magique puisque nous avons la chance d'assister à un coucher de soleil venant peaufiner le tableau. Nous dormons dans un hôtel récent au confort fortement apprécié à Sengkang, la tête pleine de belles images.

Vidéo jour 6:

Jour 7: Aventures en mer

Une longue route nous attend aujourd'hui pour rejoindre la ville de Sinjai, ville située au bord de la mer. Sur la route, nous faisons une petite pause dans une cuisine familiale qui prépare une spécialité locale sucrée à base d’œufs de canard et de sucre de palme. Une sorte de madeleine à l'Indonésienne.

Sur la route les petits villages que nous traversons sont très mignons et surtout très propres. Nous apercevons devant chaque maison des pancartes, et Topik nous explique qu'il s'agit d'un plan lancé par le gouvernement et qui vise à élire et récompenser la ville la plus belle.  Il nous explique également que non loin de là, habite un marabout célèbre car il a lancé un sort aux chauve-souris qui venaient manger ses fruit, et les empêche de rejoindre leur cave. Du coup ces chauves-souris vivent dans les arbres non loin de sa maison jour et nuit, facilement détectables par les petits cris de ces animaux.

Nous arrivons finalement à Sinjai où nous devons retrouver des pêcheurs locaux pour participer à leur pêche de nuit et dormir sur le bateau. On nous dépose au marché aux poissons le temps que Topik aille chercher des provisions. Nous n'avons pas du attendre plus d'une heure, mais du fait de l'odeur ignoble de poisson pourri et de la chaleur étouffante, on peut vous dire que ça paraissait interminable... On savait que là on allait partir pour une aventure! On avait aussi tout le temps "d'admirer" notre embarcation d'un soir: un tout petit bateau (euhh.. une grosse barque plutôt :p), bien-sûr sans cabine et sans place pour se tenir debout, mais une palette recouverte d'un petit tapis qui laboure le dos. Nous partons donc à bord de notre château flottant, direction une des 9 petites îles qui s'étendent au large de Sinjai.

Nous jetons l'ancre dans un paysage encore une fois idyllique: un petit chalet en bois entouré d'eau turquoise, de sable blanc et de végétation exotique. Nous enfilons nos masques et tubas et allons admirer les beaux fonds marins de la petite île.

Après un petit repas cuisiné à bord du bateau, nous partons pour une session de pêche de nuit. Autant dire que le poisson n'était pas au rdv! Après plusieurs heures de tentatives infructueuses, nous finissons pas nous endormir sur notre palette. Nous sommes tous les deux réveillés quelques heures plus tard, au beau milieu de la nuit, par le bruit du tonnerre. Au loin, nous entendons un bruit sourd et régulier. Nous comprenons que la nuit va être longue... En effet, nous sommes rattrapés par un orage de mousson, qui déverse sur le bateau des seaux d'eau et nous trempe de la tête aux pieds. Problème, c'est la marée basse, et il est impossible de rejoindre le port de Sinjai. Les pêcheurs décident (à la demande de Fabien) de faire une tentative pour rejoindre la petite île à laquelle nous avions accostée plus tôt dans l'après-midi. Le bateau avance très lentement afin d'éviter les récifs qui nous entourent et d'arriver à se faufiler entre les coraux. Nous finissons par rejoindre l'île avec soulagement, et dormons dans la petite maison en bois à même le sol, fatigués mais bien heureux.

Vidéo jour 7:

Jour 8 : Paradis sur l'eau

Malgré les conditions plus que sommaires, nous nous réveillons dans un cadre paradisiaque,  heureux et en pleine forme. Nous prenons notre petit café sur le ponton, et savourons chaque rayon de soleil.

Après quelques heures de snorkeling et de détente, notre partons en direction d'une autre petite île, et découvrons de nombreuses toutes petites maisons posées sur l'eau. Ce sont en fait de petit viviers, dans lesquels les pêcheurs viennent déposer les poissons ou autres crustacés destinés à l'export en attendant que les acheteurs viennent les récupérer.

Nous y passons un moment exceptionnel. Nous discutons avec les locaux, très heureux de voir des touristes, et achetons d'énormes langoustes pour un prix modique: 250 000 IDR soit 15€ le kilo. Les pêcheurs partent alors chercher du bois et préparent un petit feu à même le sol (en bois...) pour y faire cuire nos langoustes, pendant que Fabien pêche juste à côté. L'eau est sublime et nous sommes entourés par de nombreux poissons curieux aux couleurs dignes de bandes dessinées. Nous dévorons nos langoustes, le sourire aux lèvres, comblés.

Nous partons le cœur serré, déçus de quitter un si bel endroit et arrivons à Sinjai pour y passer la nuit. Problème, il n'y a pour le moment aucun hôtel correct à Sinjai! Après en avoir visité quelques uns, tous plus humides et sales les uns que les autres, nous décidons finalement de rejoindre directement notre prochaine étape: Bira. Après quelques heures de route, nous arrivons dans un petit hôtel situé à Bira même, simple mais correct et avec un beau jardin intérieur (on commence à oublier ce que c'est qu'une douche chaude :P).

Vidéo jour 8:

Jour 9 : Petit bout de bonheur

Après le petit-déjeuner, nous faisons le point avec Topik sur la suite et fin de notre séjour. Il est prévu que nous dormions sur une petite île en face de Bira pendant deux jours, et il restera 2 nuits où nous devons décider où dormir. Nous décidons donc - pendant que nous sommes encore à Bira - de visiter les hôtels. On a du en faire facilement une dizaine, en commençant par le plus cher. Autant dire qu'on a rien trouvé de bien. L'hôtel le plus cher (Amatoa Resort) est hors de prix - plus de 200e la nuit en pleine saison - et les prestations ne justifient pas du tout le prix! La piscine était verte, pas de plage mais une falaise, et aucune intimité dans les bungalows. Un seul hôtel sortait du lot, malheureusement (ou heureusement vu la suite de notre séjour) ce dernier était complet: Bara Beach! Un hôtel simple, abordable, avec un charme fou, de petits bungalows très sympas, un personnel accueillant etc.. En ayant marre de ces visites infructueuses, nous reportons notre choix et partons pour visiter le chantier naval non loin de Bira. Ils y construisent de magnifiques bateaux tout en bois pour des prix franchement raisonnables. Puis nous partons pour l'île Liukang Loe, à bord d'un petit speed boat du pêcheur chez qui tient le petit établissement dans lequel nous devons dormir.

Et là... une vision de paradis. Nous arrivons sur une toute petite île, avec son petit village de pêcheur, aucun touriste à l'horizon, et un accueil génial. Le pêcheur et tenancier de notre bungalow s'appelle Ramli. Il ne parle pas anglais mais pas besoin, son immense sourire en dit long et nous nous sentons tout de suite bien. L'endroit s'appelle "Wisma Liukang Loe ". Les bungalows sont simples mais biens, par contre oubliez l'eau chaude ou le wifi. Le charme, la beauté du lieu, la gentillesse des gens et la qualité des repas compensent largement. Ces bungalows sont posés sur la plage, et quelle plage! Un sable blanc, fin, et qui donne sur une eau turquoise de rêve. Après un petit pot d'accueil, il nous emmène à bord de son petit bateau et nous dépose à quelques centaines de mètres de là, sur la même plage et à une petite cinquantaine de mètres du bord. Et là... l'émerveillement instantané. Il plonge avec nous, et nous montre en l'espace d'une petite demi-heure une dizaine de tortues, une raie manta immense, un petit requin, des coraux à profusion, et des poissons de toutes formes et couleurs par milliers. Nous nous laissons porter par le courant et arrivons juste devant notre bungalow. A la sortie de l'eau, je peux vous dire qu'on avait la banane, et qu'on savait que c'était ici qu'on voulait passer le reste de notre séjour en Sulawesi!

De retour sur la plage, nous discutons avec Topik et Ramli. Fabien étant pêcheur, il discute avec Ramli par l'intermédiaire de Topik ou par simples gestes. Ramli farfouille avec amusement dans la petite boîte de leurres que Fabien avait ramené, et d'un coup, ils se lèvent et décident d'aller pêcher. Nous partons donc tous les trois et nous mettons à pêcher. En quelques minutes, la première touche arrive et Fabien remonte un beau poisson, de la famille du thon, que l'on dégustera le soir même. Un régal! En effet, c'est bien le seul endroit de tous ceux que nous avons fait où nous avons pu manger sans nous faire du soucis. La femme du pêcheur cuisine extrêmement bien, des produits frais, c'est bien entretenu et tout est simple mais délicieux! Nous passons le reste de la soirée à discuter avec Ramli et Topik et échangeons sur notre vision de ce qu'est le bonheur. Nous partons nous coucher des étoiles (ou plutôt des tortues et poissons) pleins les yeux.

Vidéo jour 9:

Jour 10 - Comme des poissons dans l'eau

Seul petit point négatif de l'hébergement, il y a à proximité des bungalows une mosquée (bon, comme partout en Sulawesi, sauf en pays Toraja principalement chrétien), qui entame dès 4h45 du matin une bonne demi-heure de prières, volume sonore au max... On s'y habitue, mais la première fois on se demande ce qui nous arrive :D.

Fabien étant réveillé à 4h45 par la mosquée - et surexcité par la proximité de la mer - il s'est levé pour aller pêcher le long de la plage, et s'est bien amusé en attrapant de petits poissons, observé par un groupe d'enfants intrigués par cet étranger venu de nulle part. (Pendant ce temps là Laila finit sa nuit :P).

Le petit déjeuner est délicieux! Pas de riz frit ou autres, ils préparent des crêpes de bananes ou beignets de bananes succulents! (les bananes n'ont rien à voir avec celles qu'on peut trouver en France, c'est une tuerie!).

Dans la matinée, nous partons avec Ramli direction l'île Kambing, une île très sauvage et magnifique. Fabien et Ramli pêchent 5 beaux poissons sur la route, et nous mettons l'ancre dans une petite crique sans courant pour aller faire un peu de snorkeling. On se demandait si c'était possible, mais oui, on tombe sur des fonds marins encore plus magnifiques! des coraux magiques, et surtout une profusion incroyable de poissons, dont certains sont énormes ( une quinzaine de kilos au moins). Nous croisons également une paire de petit requins... Nous rentrons vers 13h et mangeons les poissons que nous venons de pêcher, grillés au barbecue... le rêve.

En fin d'après-midi, les mordus de pêche repartent sur l'eau, Laila les accompagnants avec les bras chargés de beignets de banane et d'un petit thé :D Ils font un beau doublé en prenant deux gros poissons longs en même temps! Un moment parfait, alors que le soleil se couche.

Vidéo jour 10:

Jour 11 - Farniente

Après un petit déjeuner où nous nous régalons avec d'énormes pan-cakes de bananes, nous repartons pour l'île Kambing pour une session de pêche un peu plus mouvementée... En effet, l'orage se met à gronder et nous déverse à nouveau une quantité astronomique de flotte sur le coin de la gueule en 10 minutes de temps. Quelques instants auparavant, on était en train de se tartiner de crème indice 50 parce que le soleil tapait violemment :P Après cette petite session, nous croisons un bateau de pêche à la langouste qui venait vendre ses prises au petit port de l'île. Nous récidivons et achetons 2 magnifiques langoustes que nous dévorerons le midi.

L'après-midi est sous le signe du farniente: nous faisons un peu de snorkeling sur la plage, et Fabien fait un peu de chasse sous-marine équipé d'un harpon made-in-Sulawesi, fais à la main en bois par un pêcheur... Autant dire que prendre quelque-chose avec ça est un exploit en soit!

La journée se conclut par une traditionnelle partie de pêche au coucher du soleil, qui encore une fois sera fructueuse et constituera notre repas du soir =)

Vidéo jour 11:

Jour 12 - Un petit goût de fin

En ce 12ème jour, la météo est assez instable et de nombreux orages viennent arroser la petite île. Nous partons tout de même dans la matinée pour aller s'essayer avec Ramli à la pêche au filet pour le repas du soir! Nous arrivons à l'île Kambing, et plaçons le filet non loin du bord. Ensuite, nous rabattons le poissons vers le filet. La technique est plutôt efficace, car nous parvenons à capturer une quinzaine de poissons, bien que leur taille soit assez modeste.

Nous finissons la sessions par une dernière partie de pêche à la traîne, pendant laquelle Fabien sortira ses deux derniers poissons.

Nous passons le reste de la journée à profiter des derniers moments sur notre petite île et à observer les orages qui se succèdent, apaisés et bien-heureux.

Vidéo jour 12:

Jour 13 - Route vers Makassar pour le départ

Nous nous levons tôt car nous avons une longue route à faire pour rejoindre Makassar et quittons cette si belle île qui aura fait notre bonheur pendant 4 jours.

Nous faisons une dernière halte dans un marché local afin de trouver les dernières épices et souvenirs à ramener de notre séjour. Un peu plus tard, nous nous arrêtons au bord d'une plage pour déguster une délicieuse noix de coco fraîche soigneusement découpée.

Nous arrivons dans l'après-midi dans les embouteillages de Makassar et rejoignons l'aéroport pour débuter notre long vol de retour vers la France.

Commentaires de fin:

Nous tenons à tout particulièrement remercier notre guide en la personne de Topik. Il a été parfait tout au long de notre séjour! Il parle très bien français (et connaît bien les expressions françaises :P) , connait très bien son île et un peu tout le monde :D

Il est très cultivé, que ce soit concernant les traditions des différentes régions que la faune et la flore.

Son grand atout est qu'il sait très bien s'adapter, et qu'il est plein de surprises! Il a toujours un truc sous le coude à vous faire découvrir! Il est toujours à l'écoute, et cerise sur le gâteau il a un super sens de l'humour.

Sans lui un tel séjour, avec une telle immersion dans de bonnes conditions n'aurait jamais été possible. La Sulawesi est une région encore très peu touristique, Topik vous permet de la découvrir. Vous pouvez partir les yeux fermés.

A savoir que Topik n'est pas guide qu'au sud de la Sulawesi. Il a aussi l'habitude de guider dans toute l'Indonésie, et notamment toute la Sulawesie (îles Togian, Nord de la Sulawesie (Manado), mais aussi Papouasie, etc...

Nous espérons refaire très prochainement un voyage en sa compagnie, en Sulawesie ou en Papouasie.

Il est joignable par Whatsapp: +62 813-4265-3312